Dans notre quotidienneté, dans tout ce qui construit notre paysage psychologique, parmi les images familières de rues, places, immeubles, églises, nous croisons souvent des humains que nous ne connaissons pas vraiment, auquel nous n’avons jamais, souri, adressé un mot, un salut mais qui sont là et, sans le vouloir appartiennent à ce paysage, en sont un élément constitutif. Nous ne savons rien d’eux si ce n’est que, aléatoirement nous les trouvons un jour ou l’autre sur notre passage et, qu’ainsi ils font un peu partie de notre mémoire. Ils nous voient certainement comme nous les voyons, sans plus et, sans nous en rendre compte nous sommes certainement aussi un élément de leur environnement psychologique, ils sont comme nous sommes, sans plus. Nous sommes habitués à eux. Parfois, quand nous avons des habitudes communes comme aller régulièrement au marché, au supermarché, dans tel ou tel café, dans tel ou tel parc, nous savons même que nous allons les rencontrer et qu’ils ne nous dirons pas un mot pas plus que nous ne leur adresserons la parole ni n’échangerons un regard. Ils passent. Nous passons tout en notant plus ou moins consciemment leur passage. Ce ne sont que des éléments mobiles de nos paysages familiers. Pourtant il arrive que, sur une période plus ou moins longue de temps, nous ne les voyions plus. Il arrive même parfois que nous les cherchions volontairement en fréquentant plus que de raison les lieux où nous nous souvenons les avoir vus. Et cette absence crée un manque, nos habitudes en sont changées. Nous ignorons pourquoi ils ont disparus et, sans pour autant mener une véritable enquête, parfois même nous faisons des hypothèses : déménagement, changement familial, maladie, décès : quelque chose alors nous manque, ils manquent à notre paysage nous obligeant à nous créer d’autres habitudes, d’autres repères.

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